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 Peur et diagnostique

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4 participants
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Jasver
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Jasver



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MessageSujet: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeJeu 11 Mai 2023 - 1:41

TW illégitimité / diagnostique /mention de professionnels de la santé mentale

Bonsoir à tous et toutes !

Pour commencer, je tiens à m'excuser si je ne suis pas dans la bonne partie du forum pour parler de ce sujet. N'hésitez pas à me le signaler et je déplacerai ce sujet dans la catégorie adéquate !

Posons les bases. Moi c'est Jasver et j'ai 21 ans. Je n'ai aucun souvenir de ma vie avant 2020. Mais quand je dis aucun, c'est vraiment aucun. J'ai commencé à être suivi par une psychologue en été 2021 car j'ai très mal vécu le confinement qui, aujourd'hui, est une période assez floue dans ma vie. Les thérapies ont durés une année puis j'ai dû trouvé quelqu'un en dehors de mon établissement scolaire puisque les suivis sur plus d'un an n'était pas admis. Ma psychologue a gardé contact avec moi et je possède un récapitulatif de ce qu'elle a observée chez moi et les troubles qu'elle suppose chez moi.

Parmi eux, le TSPT-C (qui a été confirmé par la psychiatre que j'avais à l'époque) et le TDI (que j'ai très mal pris).

Aujourd'hui, cela fait bientôt un an que je n'ai pas pris de rendez-vous avec un psychologue ou un psychiatre. J'avais besoin d'une pause pour faire le point avec moi-même, me retrouver car j'en avais marre émotionnellement parlant de découvrir une vie dont j'avais aucun souvenir et que potentiellement je n'ai absolument pas vécu.

Si j'écris aujourd'hui, c'est parce que j'ai espoir que ce message serve à des personnes qui ont eu le même ressenti ou qui l'ont en ce moment. Partager un peu de mon vécu pour vous dire simplement que non, vous n'êtes pas seul.e.s et vous êtes légitimes ^^ !

Il y a quelques jours, j'ai appelé sur les conseils d'un système ami, une association gérer par une personne multiple et une singlet. Je suis tombé sur le système et après une heure de discussion intense, elle m'a dit être d'accord avec le pré-diagnostique de ma psychologue sur le TDI et m'a conseillé un psychiatre.

Le lendemain, avec un peu de réticence, j'ai pris rendez-vous avec le psychiatre et j'ai commencé à lister les symptômes que j'ai au quotidien, que ce soit ceux repérés par mes ami.e.s proches (singlets et/ou systèmes) ou alors ceux par mon ancienne psychologue en marquant s'ils ont évolués ou non. A l'heure actuelle, je possède des crises dissociatives, de la dépersonnalisation, de la déréalisation, de l'amnésie traumatique, émotionnelle et quotidienne (je ne me rappelle absolument ce que j'ai fais lundi). j'ai également relevé, et mes ami.e.s proches également, à des différences de goûts, de passions, de compétences linguistiques. Des changements de voix, des switchs d'émotions et de l'influence sur le comportement.

Cependant, ce soir (bon en réalité hier soir puisqu'on est jeudi :') ) j'ai discuté avec un système ami à qui j'ai demandé s'ils avaient remarqués quelque chose même si on parle pas quotidiennement. Et disons que leur réponse m'a déclenché une crise d'illégitimité (je ne sais pas si je suis légitime en tant que personne non diagnostiqué d'utiliser ce terme. n'hésitez pas à me reprendre si ce n'est pas le cas.) et dissociative. Pour eux, mes symptômes sont trop minimes pour que ce soit réellement un TDI et ils seraient plus du côté de l'option dépression profonde ou à la rigueur un TPB (Trouble de la Personnalité Borderline). De l'autre côté, les autres systèmes et ami.e.s singlets qui me côtoient plus fréquemment et assez régulièrement depuis une année, disent que c'est fort probable vus les indices qui sont présent et les agissements que j'ai quand je suis avec eux.

Ayant deux sons de cloches depuis quelques heures, j'ai dû mal à rester non dissocié. J'ai l'impression d'être un imposteur qui n'a aucun droit de chercher oud 'approfondir cette recherche en allant chez un professionnel. Et pourtant, chaque jour, je me rends compte de plusieurs choses qui ne sont  pas "ordinaires".

Je ne vais pas mentir, j'écris ce message également car j'ai très peur de la chasse aux fakes. J'ai peur qu'on m'accuse de tout inventer et généralement, dire à quelqu'un que je suis dans cette situation me provoque des crises d'angoisse.

Ce message n'a pas pour but d'attirer votre pitié, gardez la pour ceux qui en ont plus besoin. Je n'attends pas vraiment de réponse particulière mais si vous désirez faire une remarque, un commentaire, ou commentez votre vécu, je serais ravi d'échanger avec vous. J'aimerais aussi savoir comment s'est passé votre découverte de votre système (si vous êtes à l'aise de le raconter. Si ce n'est pas le cas, pas de stress c'est OK ^^) et si vous avez des conseils pour ce rendez-vous avec le spécialiste. Est-ce que c'est une bonne chose que je fasse une liste des symptômes que j'ai remarqué ou ça fait trop prétentieux ?

Merci de m'avoir lu et prenez soin de vous.

Jasver.
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La Tribu d'Aster
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La Tribu d'Aster



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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeJeu 11 Mai 2023 - 12:37

Bonjour Jasver !

Je te souhaite la bienvenue sur le forum. Je suis navrée que tu traverses une situation aussi difficile. J'ai pris conscience de ma dissociation il y a environ 3 ans : mon expérience n'a rien d'universelle, mais si elle peut aider un petit peu, je vais en partager un bout.

J'ai passé plusieurs années à me torturer l'esprit pour savoir quelle étiquette médicale me convenait par rapport à mes symptômes dissociatifs (TDI, ATDS, TSPT-C...). Je n'ai aucun diagnostic, hormis le trouble du spectre autistique. Je suis allée chez plusieurs psys spécialisés en psychotraumatologie et troubles dissociatifs, mais ça s'est mal passé : mes ressentis et mon expérience ont été minimisés. Ils passaient leur temps à essayer de savoir si j'avais vécu des choses assez graves, si mes identités alternatives étaient assez visibles, si je correspondais bien au tableau clinique de X diagnostic... Et quand ce n'était pas le cas, je n'avais "rien" ou bien "c'était juste à cause de mon autisme et on ne pouvait rien y faire".

Et derrière ça, quand je voulais parler de mes traumatismes envahissants et les traiter (la raison profonde de ma venue), ça avait l'air de les faire chier. On aurait dit qu'ils faisaient ce métier uniquement pour observer des cas spectaculaires et les plus stéréotypés possibles. Cela m'a fait me sentir très illégitime : autant à demander de l'aide (car mes problèmes ne semblaient pas "assez graves" pour justifier que j'occupe une place dans leur planning) qu'à envisager l'hypothèse du trouble dissociatif pour expliquer ma situation. Ma solution fut de lâcher le paradigme médical et de décrire mes problèmes uniquement en utilisant mes propres mots. Quant à mes soins, je me débrouille seule, avec des livres spécialisés et des groupes d'entraide.

Attention, je ne dis pas tout ça pour dissuader quiconque de consulter ! Les bons psys existent. C'est juste que dans le désert médical où je vis, la balance bénéfice-risque penche en ma défaveur : en consultant, la probabilité de ressortir dans un pire état qu'en entrant est supérieure à celle de me faire correctement soigner. J'ai aussi la chance d'avoir les ressources et la stabilité environnementale qu'il faut pour pouvoir avancer en auto-thérapie. (Par exemple, pas besoin de médicaments, pas de comportements auto-destructeurs...) Ce n'est pas fait pour tout le monde.

Mais bon, c'est pas le message de fond. Je voulais surtout mettre en exergue ce que j'ai conclu de cette errance... Le plus important, à mon avis, c'est qu'une personne ayant besoin d'aide devrait pouvoir obtenir cette aide. Un accompagnement adapté à ses symptômes et ses besoins. Et ce, peu importe l'étiquette qu'on lui colle (ou pas) sur le front. Tu as cité de nombreux symptômes qui te font souffrir, comme une grosse amnésie, des crises de DP/DR... Alors, c'est important que tu trouves des professionnels ou d'autres moyens de gérer ça et te sentir mieux.

La réalité pré-existe au diagnostic. Diagnostic ou pas, ta souffrance est réelle : ici tout le monde te croit, tout le monde te prend au sérieux. Et tout le monde comprend que tu cherches les grilles de lecture qui font le plus sens et qui t'aident le plus efficacement à avancer. Diag ou pas diag, on a tous le même but : aller mieux. On est légitime à essayer d'aller mieux et à faire tout ce qu'on peut pour cela.

Dis-toi qu'au PIRE (je ne pense pas du tout que ce soit ton cas, mais je le dis si jamais ça aide) : même les gens qui "exagèrent", "inventent" et s'approprient des troubles qu'ils n'ont pas ne font jamais cela pour rien ! Il y a toujours une détresse derrière, qui doit être écoutée et comprise.


Dernière édition par La Tribu d'Aster le Jeu 11 Mai 2023 - 15:45, édité 1 fois
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Dwelt
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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeJeu 11 Mai 2023 - 15:22

Bonjour et bienvenue !

Je rejoins ce qu'a dit Aster Wink

Le plus important est d'abord de trouver de l'aide adaptée. Si tes symptômes évoquent un trouble dissociatif, trouver quelqu'un de spécialisé dans les TD complexes ne sera jamais une perte de temps, même si finalement tu n'as "que" un TPB.

Aussi, attention avec les échelles de "gravité" d'un trouble. J'ai été diag avec TDI partiel après 2 ans de thérapie, sachant qu'à l'origine, mes symptômes correspondaient à un TDI "complet". Pourtant, je suis plus fonctionnelle que la totalité des gens avec TPB que j'ai pu rencontrer. Deux ans plus tôt, j'étais plus stable que certains de mes amis moins dissociés - certains TPB, certains dépressifs chroniques.

Il faut différencier symptômes dissociatifs et structure dissociative. Quand la structure dissociative est solide et stable, elle peut être ultra-fonctionnelle en apparence et ne pas montrer beaucoup de symptômes dissociatifs à voir aux observateurs extérieurs. Or, le simple fait que tu n'aies pas de souvenir de ta vie avant 2020 témoigne d'une structure dissociative assez hardcore. C'est possible dans le TPB, mais c'est beaucoup plus rare que dans le TDI. Perso, une telle amnésie, je ne l'ai vu qu'une seule fois chez quelqu'un avec TPB, et la personne avait une schizophrénie comorbide et n'était vraiment, absolument pas ancrée dans la réalité.

Perso, j'ai découvert mon TDI seule, et j'ai fait un an de déni suite à ça. Après, il m'a fallu encore 4 ans avant d'avoir le courage d'aller voir un psy. Cette psychologue était spécialisée dans le traitement, mais pas le diagnostic, et elle aura mis deux ans avant de trouver une formation adéquate. Pendant ces deux ans, elle m'a suivi pour un TDI, parce que mes symptômes ne faisaient aucun doute pour elle + ça fonctionnait. Quand elle a eu fini sa formation, comme je suis aussi étudiante en psychologie, que je suis très stable et que j'ai de bonnes limites, je lui ai servi de "patient cobaye". Il en est ressorti le diag de TDI partiel avec haut niveau de fonctionnement (qui est un diagnostic reconnu par la CIM-11 (Le TDI partiel selon la CIM 11).

Le TDI, ce n'est pas forcément le diag extrême donné dans le DSM-V. Les spécialistes européens ne se basent d'ailleurs plus du tout dessus depuis la sortie de la CIM-11 (manuel de diagnostic publié par l'OMS).

Donc ouaip, ta recherche est totalement légitime. Que ce soit du TDI, du TDI partiel ou du TPB, la dissociation est clairement présente chez toi et nécessite une prise en charge par quelqu'un qui est spécialisé de ce type de symptômes.

Si jamais tu veux avoir accès aux parties protégées du forum, n'hésite pas à faire ta présentation dans la partie dédiée Wink Il y a une zone "journaux de bord" où tu pourras voir le parcourt des membres les plus anciens, et aussi raconter le tien si tu le souhaites.
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Jasver
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Jasver



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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeDim 14 Mai 2023 - 2:23

Bonsoir à vous deux !

Pour commencer, merci d'avoir pris le temps de me lire et de me répondre. J'ai mis un peu de temps de mon côté et j'en suis navré ^^". Néanmoins, je vous rassure, j'ai bien lus vos deux messages et je vais de ce pas répondre à vos propositions et/ou interrogation(s) dans l'ordre.

PS : Si je vous genre mal ou que j'utilise un vocabulaire qui n'est pas destiné à quelqu'un en pré-diag ou en cours de questionnement/diagnostique, n'hésitez pas à me reprendre ! ^^

Aster

Merci pour votre souhait de bienvenue !

Pour ma part, j'ai pris conscience de ma dissociation en fin 2021 - début 2022 lorsque ma (TW : PERSONNEL DE SANTE MENTAL) psychologue à l'université m'a dit que je faisais de la dissociation. Je ne pourrais malheureusement pas vous en dire plus sur ce sujet car je ne me souviens en aucun cas des séances avec elle. Je me rappelle que j'attendais dans la salle d'attente, parfois que je rentrais dans la salle de consultation et après, pouf, je me souviens être dehors en cours ou sur le chemin pour m'y rendre. Les seuls indices partiels que j'ai sur les sujets abordés en thérapie sont les mails envoyés (je me souviens de certains) et le récapitulatif (ou pré-diagnostique si vous préférez). Je suis désolé que votre expérience avec les psy(chologues/chiatres) se sont mal passés. C'est un peu mon cas également et c'est pour cela que j'ai dis dans mon premier message que j'avais fais une pause thérapeutique. Pour résumer, j'ai été voir une première psychiatre qui m'a dit dès la fin du premier rendez-vous que j'étais sûrement bipolaire et qu'il me fallait juste des stabilisateurs émotionnels. Puis, j'ai eu une deuxième psychiatre en qui j'ai cru, qui était bienveillante au début avec mon TSPT-C mais dès que ma psychologue lui a envoyé mon pré-diag avec tous els troubles qu'elle suspectait et qu'elle a vu TDI, elle m'a posé des questions du types : "Vous êtes sûr que ce ne sont pas vos ami.e.s qui se sont amusé.e.s a prendre votre téléphone et à faire des vocaux avec des voix différentes ?" "Votre téléphone ne s'est pas fait pirater récemment ?". Il y avait également marqué sur ma fiche récapitulative que le corps avait fait de l'épilepsie plus jeune (chose que je ne savais pas et que j'ai apprise en 2020). Bien évidemment la psychiatre a rebondit là-dessus et malgré que c'était marqué que le corps ne faisait plus de crise depuis l'âge de 8-9 ans, elle m'a conseillé d'aller faire des examens supplémentaire car pour elle ce n'était pas un potentiel TDI mais juste mon cerveau qui régréssait mentalement à cause des crise qui l'ont endommagés. Cette réflexion a été très dure pour moi à encaisser et pendant 6 mois j'ai refuser d'aller voir un psychiatre car je croyais tout simplement que j'étais fou.olle et que j'allais voler la place à quelqu'un qui le méritait vraiment. Le plus troublant c'est que pendant ces 6 mois et même après, des personnes singlets comme des systèmes me regardaient les yeux grands ouverts en me disant que pour eux, ça coulait comme l'eau de source. Alors, je veux bien qu'une personne ou qu'un système se trompe mais quand vous arrivez à trois systèmes et quatre personnes singlets mais qui connaissent le trouble car des personnes autour d'eux l'ont, ça fait beaucoup là, non ? (Bon, ça m'a pas empêché de dire jusqu'ici que j'avais pas cela car j'ai un gros problèmes avec la hiérarchisation de la souffrance. Je ne sais pas pourquoi mais inconsciemment mon cerveau compare toujours mes traumas à ceux du tout premier système que j'ai connu dans ma vie et à chaque fois je fais des crises d'angoisses car je me dis que je pourris l'image des gens qui se battent pour améliorer celle-ci sur ce trouble. TW : ILLEGITIMITER que je suis illégitime car je n'ai pas vécu ça ou ça. je pense aussi que ça vient du faite qu'un système chrétien m'est dit que seul Dieu pouvait juger de la souffrance de quelqu'un et de ce qu'ils voyaient eux, je ne souffraient pas assez de mes traumatismes pour avoir un TDI voir même un TSPT-C puisque je réussissais mes études [c'est ce qu'on appelle de l'hyperfixation et c'est ce que ton cerveau fait lorsqu'il ne veut pas penser à des choses qui lui font mal mais qu'il n'a pas d'autres sources de divertissement.]).

Enfin, merci pour vos souhaits d'encouragement, je vous le souhaite aussi de guérir et de vous épanouir dans vos romans !

Dwelt

Merci pour votre accueil !

Je n'ai pas vraiment compris ce que vous vouliez dire par "je suis plus fonctionnelle que la totalité des gens avec des TPB". Je dois avoué que quand j'ai lu votre message entre deux cours et que je suis arrivé au "assez hardcore" un "AH" à la Denis Brogniart est sorti de ma bouche. Si je devais développer le faite que je n'ai pas de souvenir avant 2020, je dirais que c'est comme si "j'étais né en 2020". C'est exactement ce que j'ai dis à la psychologue et ce qu'elle a marqué dans le récapitulatif. Quand je suis rentré dans les études supérieures en 2020, le faite que les gens autour de moi m'appelle par le prénom du corps était très très bizarre. Je n'avais d'ailleurs presque aucune réaction tellement il me semblait étranger. j'avais vraiment la sensation qu'on appelait quelqu'un d'autre. Alors j'ai cherché un autre prénom qui me correspondait plus et depuis, j'essaie de me faire appeler par celui-là (sauf par ma famille pas safe et les personnes du monde du travail, ça je me suis habitué même si pour ma famille, c'est bizarre et dérangeant à mes oreilles et mon cerveau). J'ai également eu pas mal de soucis avec des relations datant d'avant 2020. Certaines personnes se demandaient pourquoi je ne les reconnaissaient pas alors que pour certaines, il y avait eu plus que de l'amitié. Mais que dalle, zéro souvenirs. J'ai aussi découvert e essayant d'apaiser ces tensions que il y avait eu d'autres prénoms pour désigner le corps avant 2020 et il y était nombreux. Je ne sais pas si ça peut être pris en compte ou si ça compte ou si c'est juste considérer comme des pseudos. Mais de ce que j'ai compris, ces prénoms étaient utiliser vraiment pour se présenter dans la vie réelle pas que comme pseudo. Ou alors plus récemment (rien à voir avec les prénoms cette fois-ci), le corps connait l'anglais et l'allemand depuis la première année de collège de ce que j'ai compris en cherchant. Hors, j'ai également continué en 2020 dans ces deux langues (plus quatre autres) et j'ai remarqué quelque chose de bizarre. je ne dis pas que ça veut dire que j'ai un TDI mais je dirais plus que c'est comme de la dissociation poussé comme dans le TSPT-C. je me permets donc de le raconter ici pour avoir votre avis (vous n'êtes pas obligés de le donner, je comprendrais totalement). J'ai des facilités dans les six langues MAIS lorsqu'il s'agit de parler anglais ou allemand, mon cerveau fonctionne plus lentement comme si il avait du mal à accéder au vocabulaire qui avait été appris antérieurement à 2020. Par exemple, vous avez appris avant 2020 "Oh, my sister is very smart !" et arriver après cette année, vous savez ce que cette phrase vous dire mais c'est difficile pour vous de le faire instinctivement en trente secondes. Vous avez besoin d'une ou deux minutes pour rappeler que smart = intelligent et que sister = soeur.  Je sais pas si c'est compréhensible. De plus, j'en ai déjà discuté avec un système qui fait des études en psychologie et l'hôte m'a expliqué que soit (dans ma situation) j'étais un gatekeeper qui, en situation de crise, avait pris le rôle d'hôte ce qui expliquerait pourquoi je mets des plombs à sortir de mes crises de dissociation. Soit un évènement à lockdown mon cerveau et tou est bloqué.
Enfin pour finir, j'ai pris rendez-vous dans un mois chez le spécialiste TDI le plus prof de chez moi. Ca va sembler bizarre mais je me suis mis à pleurer après l'appel car j'avais l'impression que j'allais avoir enfin des réponses. ma dissociation s'est accentué aussi. Bon, après faut dire que cet état optimiste s'est enveloppé très vite car quand j'ai demandé à des ami.e.s proches (singlets comme systèmes), c'est quoi les symptômes ou trucs bizarres qu'ils avaient le plus vu ou repérés chez moi, il y a ce fameux "premier système que j'ai rencontré" qui m'a dit qu'il 'n'avait pas vu de réel changement de personnalité et qu'apparemment plusieurs de leurs alters avaient essayer de me trigger une fois mais que rien ne c'était visiblement passer donc pour eux (c'était en appel video apparemment et je leur ai assuré que je n'avais aucun souvenir de cela. Et 'en ai réellement aucun) c'est plus une dépression profonde ou un simple TSPT-C, ce qui fait que je suis en crise d'illégitimité depuis quelques jours à vouloir annuler le rendez-vous convaincu que je prends la place de quelqu'un qui souffre vraiment. M'enfin, c'est mon combat quotidien ça donc vous préoccupez pas je vais y arriver !

En tout cas merci pour vos réponses et je vais essayé d'aller me présenter (même si je suis nul.lle pour ça :') ).

Prenez soin de vous !
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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeDim 14 Mai 2023 - 13:10

Citation :
Je n'ai pas vraiment compris ce que vous vouliez dire par "je suis plus fonctionnelle que la totalité des gens avec des TPB".


Ce que je voulais dire, c'est que mes symptômes de TDIp et TSPT-C m'affectaient moins au quotidien, dans ma capacité à travailler et avoir des relations sociales stables, que les symptômes post-traumatiques et dissociatifs peuvent affecter les gens borderline que je connais.

Ce n'est pas parce que la structure dissociative est plus intense, que la capacité à fonctionner, à avoir une vie stable, est forcément gravement impactée. J'ai pu lire des témoignages de personnes de plus de 65-70 ans qui ont découvert leur TDI par hasard, par exemple en allant en thérapie suite à la mort de leur conjoint. Elles avaient pu avoir un travail, des enfants, une vie parfaitement normale 90% du temps - avec juste des trous de memoire (qu'elles compensaient instinctivement très bien) et des crises d'angoisse/flashbacks occasionnels. Leurs alters se faisaient spontanément passer pour l'hôte et vivaient juste assez bien leur vie comme ça pour que les problèmes causés soient minimes.

Ce que tu décris avec les langues, je l'ai eu avec l'espagnol. J'ai un niveau très basique en espagnol, mais jusqu'à cette année, une seule de mes identités avait spontanément accès à ces apprentissages. Toutes les autres pataugeaient pour faire ce que cette identité arrivait à faire spontanément.


Citation :
il y a ce fameux "premier système que j'ai rencontré" qui m'a dit qu'il 'n'avait pas vu de réel changement de personnalité et qu'apparemment plusieurs de leurs alters avaient essayer de me trigger une fois
Alors pour moi, ça, c'est grave. On n'essaie pas de trigger quelqu'un d'autre comme ça.

C'est 1) de la manipulation et 2) dangereux. On ne sait jamais quelle réaction en chaîne on risque de provoquer. Tenter de trigger un protecteur peut, au bout de quelques heures, provoquer aussi la sortie d'une part suicidaire, par exemple.

Dans la mesure où les flashbacks peuvent être assez costaud, ça peut être vu comme une forme de torture pour l'identité qui va être trigger et forcée de revivre son trauma.

Enfin, je connais beaucoup de gens dissociés qui peuvent être trigger, en plein flashback, et continuer de parler comme si de rien n'était. C'est le principe de la dissociation.

80% des gens qui ont un TDI n'ont de symptômes visibles que quand ils sont en grosse crise. Au quotidien, il n'y en a que 6% qui ont des symptômes visibles qu'ils ne peuvent pas masquer. Les entretiens diagnostic font 150-200 questions justement parce que même les pros ont du mal à déceler les symptômes. Alors comment quelqu'un qui n'est pas formé peut espérer voir quoi que ce soit en appel vidéo, alors même qu'il était en train d'essayer de te trigger ?

Je reconnais mal les visages, je me base sur la voix et le langage corporel pour reconnaître les gens + j'ai énormément de sensibilité vis-à-vis des crises dissociatives des autres, ça m'en déclenche en miroir aussi. De fait, les switchs de mes amis TDI, je les sens en général assez bien. Pourtant, c'est très, très régulièrement que j'en manque. C'est pas parce qu'on a un TDI qu'on est un détecteur de switch... dans le cas de gens très dissocié, c'est même l'inverse, vu que remarquer un switch chez quelqu'un d'autre peut provoquer une crise dissociative, donc un switch et/ou de l'amnésie.

La personne était peut être juste maladroite, mais au vu des gens qui peuvent traîner dans les commu TDI, je te conseillerais de faire très attention. Je connais personnellement des gens qui ont fini sous emprise de la part de "systèmes" qui étaient en fait des prédateurs chassant des gens avec TDI. Un.e de mes ami.es a échappé de peu à une catastrophe comme ça.

Tu devrais faire d'autant plus attention qu'une amnésie massive, qui indique un changement de part au contrôle du quotidien, comme tu as vécu, ça indique en général que la personne a vécu un bouleversement (à son échelle à elle, le type de bouleversement est donc parfois subtil). Or, il y a des prédateurs qui savent utiliser le contexte et les crises dissociatives pour accentuer la déstabilisation des gens dissociés qu'ils visent. Méfie-toi des gens qui ont un discourt qui accentue ta dissociation et la séparation entre tes parts - surtout si ça te décourage d'aller chercher de l'aide.

Bref, dans tous les cas, quelqu'un d'assez déconnecté de la réalité pour tenter de trigger une autre personne, et qui se pense infaillible dans sa capacité à détecter un switch en appel vidéo, je n'accorderai pas beaucoup de crédit à sa parole..

Pour ce qui est des diagnostics, personne ici ne pourra dire avec précision si ça correspond plutôt à tel ou tel trouble. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que ce que tu décris cadre avec un trouble dissociatif complexe. Le minimum serait un trouble de la personnalité borderline avec *beaucoup* de symptômes dissociatifs - mais du coup, ce style de symptômes cadrent aussi avec le TDI partiel et le TDI, et il n'y a qu'un entretien diag qui pourra faire la différence entre les trois.

Vérifier l'épilepsie est aussi une bonne idée, parce que ce n'est pas impossible que ça ait une influence sur tes symptômes (comme le TDAH que j'ai empirais mes symptômes post-traumatiques).

Présentation validée Wink n'hésite pas à aller fouiller çà et là, et à répondre à d'anciens sujets si jamais ils t'intéressent ou que tu veux ajouter quelque chose Wink
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Arbre-Monde
Rédacteur/Traducteur
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Arbre-Monde



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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeDim 14 Mai 2023 - 18:26

Je plussoie le fait de faire attention. Que la personne ait un TDI ou pas, qu'elle confonde des symptômes d'autre chose avec des symptômes de TDI ou qu'elle mente, dans tous les cas il faut faire attention. Car aucun trouble ne justifie jamais d'agresser quelqu'un.

J'ai déjà rencontré des gens à essayer de me déclencher un meltdown pour ensuite me dire que je pouvais pas être autiste car je n'avais pas eu de meltdown à ce moment-là. C'est du même niveau que de balancer des flashs dans la gueule d'une personne épileptique, constater que cette fois-ci elle ne fait pas de crise (ou fait une crise non-convulsive) et affirmer "T'es pas épileptique !"

C'est débile, maltraitant, con, méchant, stupide et odieux.

Tu es lea spécialiste de ce que tu vis au quotidien. Personne ne peut savoir mieux que toi à quel point tu as tels ou tels symptômes, ou ce que c'est de les vivre. Si tu constates des tas de trucs au quotidien qui sont cohérents avec de la dissociation, y'a des chances que ça soit de la dissociation. (dans la limite des stocks disponibles et des diagnostics différentiels sérieux avec un entretien de 300 questions) (pas comme l'autre débilos en mode gaslighting "mais non c'est vos potes qui vous font une blague")

BRAYF. Les gens et leur déni de l'existence du TDI et autres troubles dissociatifs de la même famille, tout un poème. rolling_eyes

Anyway, ici personne ne te jugera sur les raisons de ta dissociation. On a assez lu de documentation sur le sujet pour savoir que des fois, ""juste"" être hypersensible au bruit ou avoir les émotions en vrille à cause du TDAH ça peut faire dissocier sévèrement. Pas besoin que ça soit des violences façon "journal de 20 heures" pour causer de la dissociation structurelle. Pas besoin que ça passe à la télé pour que ça soit une souffrance réelle et compliquée au quotidien.

La bonne nouvelle c'est que, quelle que soit ta souffrance, il existe des solutions pour la guérir. Ca prend du temps et des efforts, mais c'est possible.
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Jasver
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Jasver



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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeLun 15 Mai 2023 - 18:08

Citation :
La personne était peut être juste maladroite, mais au vu des gens qui peuvent traîner dans les commu TDI, je te conseillerais de faire très attention. Je connais personnellement des gens qui ont fini sous emprise de la part de "systèmes" qui étaient en fait des prédateurs chassant des gens avec TDI. Un.e de mes ami.es a échappé de peu à une catastrophe comme ça.


Merci pour votre conseil. Malheureusement oui, j'ai vu qu'il y avait des gens malintentionnés qui utilisaient ce trouble pour manipuler des systèmes ou leur provoquer des crises d'illégitimités. De mon côté, c'est un réel système et je pense que cela a été un peu maladroit de leur part.

Citation :
Méfie-toi des gens qui ont un discourt qui accentue ta dissociation et la séparation entre tes parts - surtout si ça te décourage d'aller chercher de l'aide.

Cela, je l'ai vécu avec mon ex qui avait des réactions assez toxique face à mon potentiel système. Par exemple, elle m'a dit que si j'avais des persécuteurs, même si eux ne l'aimaient pas, elle, elle les aimeraient car ce n'est pas si grave s'ils font du mal, c'est juste qu'ils ont été mal-t-tés. Quand je lui expliqué qu'il fallait s'en méfier, j'ai reçu comme commentaire "Tu n'es pas assez compréhensif". Bref, c'est peut-être moi qui est mal interprété ou qui "débloque" pour mettre senti vraiment mal à l'aise.

Citation :
c'est que ce que tu décris cadre avec un trouble dissociatif complexe

Qu'est-ce que vous appelez "trouble dissociatif complexe" ? Ce ne serait pas à tout hasard une autre appellation pour le troisième stade de la dissociation structurelle ?
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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeMar 16 Mai 2023 - 7:42

"Trouble dissociatif complexe" ce sont des troubles dissociatifs dès qu'il y a plus de deux parts (de mémoire).

Ensuite pour les persécuteurs, ton ex avait raison. L'équipe est en train de travailler à la traduction d'articles scientifiques à leur sujet. Ce sont des protecteurs maladaptés, dans le sens où, le but premier de leur comportement est de protéger le système - mais ils s'y prennent comme des tanches. Au lieu de considérer que ce sont les comportements des différents alters qui sont dangereux et de leur dire gentiment "tu fais un peu de la merde mon coco" ils s'attaquent à l'alter en tant que tel.

Je parle également en tant que personne concernée par ça, et Dwelt aussi pourra témoigner ! D'autres sur le forum également !

Attention ça ne veut PAS dire "laisse lea faire de la merde iel a un bon fond". Ca ne veut PAS dire "c'est pas sa faute, iel a souffert, pauvre chaton". Ca veut dire : iel fait de la merde et a besoin d'une bonne "mise à jour" vers l'ici et maintenant ainsi que d'apprendre comment obtenir le même résultat mais avec des méthodes plus douces. Ca veut dire : son comportement est bel et bien inadapté, il serait temps d'apprendre à faire autre chose.

Quand, dans mon système, Zami s'était mixe à péter une pile en mode auto-sabotage à chaque fois que je commençais à m'engager dans une relation sociale maladaptée, son but était bel et bien de me protéger, par contre ses méthodes, on repassera Rolling Eyes . J'ai failli rompre avec ma chérie actuelle parce que Zami préférait lui lancer des piques blessantes pour l'éloigner plutôt que de dire clairement "y'a ça et ça qui vont pas, on peut en parler ?". Elle a eu énormément de patience avec moi. Maintenant quand quelque chose ne va pas, Zami se contente de hurler en courant en rond pour alerter tout le monde et laisser le système au complet engager des comportements mieux adaptés. Sa fonction de protection demeure, iel obtient toujours les résultats souhaités de "faut que ce machin s'arrête", mais maintenant ça se passe beaucoup mieux.

Ca ne se fait pas en un jour. Ca demande du travail. C'est long. Mais la situation peut évoluer.
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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeMar 16 Mai 2023 - 16:02

Citation :
Qu'est-ce que vous appelez "trouble dissociatif complexe" ? Ce ne serait pas à tout hasard une autre appellation pour le troisième stade de la dissociation structurelle ?
Trouble dissociatif complexe englobe les troubles dans lesquels les parts dissociées sont vraiment très séparées, donc TDI et TDI partiel/ATDS Wink

C'est pour différencier du reste du spectre dissociatif (TSPT, TSPT-C, borderline...), où les parts sont beaucoup moins autonomes. Ça regroupe le plus dissocié de la dissociation structurelle secondaire et la DS tertiaire.

Rien d'autre à ajouter à ce qu'a dit ArbreMonde sinon Wink en plus des études scientifiques sur les persécutants, on a aussi toute une série d'articles qui leur est dédiée qui va arriver dans les prochaines semaines Wink

Juste, la compréhension est une étape à part entière du processus de coopération ( voir cette série d'articles - elle n'est pas encore terminée) et demande beaucoup d'efforts. A cause de la nature même de la dissociation, ça n'est pas inné entre les alters. Ça se travaille et ça peut prendre du temps. C'est normal que tu aies du mal avec, surtout quand ça concerne les persécutants.

Après avoir découvert mon système, il m'a fallu 3 ans pour pouvoir enfin prendre en charge mes persécutants correctement. J'ai dû construire plein de ressources et apprendre plein de choses, notamment sur l'éducation des enfants, l'attachement, la gestion des enfants traumatisés, etc avant de réussir à m'en sortir avec eux. Ça nous aura prit entre quelques mois et 3 ans pour que tous nos persecutants aient pu faire "la mise à jour" de leurs comportements.

Mais je comprends le sentiment de malaise. Un de mes persécutants a, un jour, dit à mon copain qu'il ne devait pas baisser sa garde avec lui, que même s'il (l'alter) apprécie mon copain, il risque quand même de lui faire du mal s'il est trigger (et c'était le pire d'entre nous, il était capable d'aller très, très loin pour repousser quelqu'un identifié comme une menace). Mon copain lui a répondu qu'il ne pouvait pas aimer certains d'entre nous et se méfier des autres. Il nous aime tous, et si jamais l'un de nous lui plante un couteau dans le dos, il essaiera d'abord de comprendre ce qui s'est passé, parce qu'il sait qu'aucun d'entre nous n'est méchant gratuitement.

Quand mon copain a répondu ça, le persécutant s'est retrouvé mis en face de ses propres responsabilités (se réguler et ne pas faire de mal aux autres) et comme il ne se faisait pas confiance, il était persuadé que mon copain se mettait en danger en pensant ça. Il a passé toute une soirée à envisager de saboter la relation "au cas où", jusqu'à ce que les figures parentales du système lui rappellent que c'étaient elles qui géraient, et que s'il n'avait pas confiance en lui-même, il pouvait avoir confiance en elles pour l'arrêter si besoin.

Et puis à côté de ça, on/j'ai une confiance absolue en mon copain. C'est quelqu'un qui n'aime pas s'énerver, qui est dans la discussion et la compréhension. Il n'a absolument pas le profil pour trigger nos persécutants - et c'était sûrement le plus terrifiant pour eux, de rencontrer quelqu'un de raisonnable XD

Mais on avait l'habitude que nos persécutants soient crains, on avait fini par associer ça à l'idée que si les autres nous craignaient, ils feraient attention à eux et qu'on aurait moins de risques de les blesser... ça avait un côté rassurant. Sauf que c'est pas une relation saine, ça. Déjà parce que ça remet la responsabilité de notre comportement sur les autres, et c'est pas cool. Mais aussi parce que, comme mon copain l'a dit, dans une relation normale, on ne peut pas sincèrement aimer quelqu'un et en avoir peur.

Quand l'amour et la peur de l'autre se mélangent, c'est un attachement traumatique et, comme son nom l'indique, c'est une forme de stress et de trauma.

Après, ça ne veut pas dire que tout est toléré ! Il faut avoir des limites et définir des conséquences en cas de franchissement. Ça veut dire qu'on part du principe que l'autre fait de son mieux et que, parfois, le mieux est pas très ouf - et que ce "pas très ouf", dans le cadre des limites et des conséquences, on peut l'encaisser.

Après, c'est normal de s'être senti mal à l'aise. C'est un mode de relation différent de ce dont on a l'habitude. Ça demande du temps pour trouver ses marques et comprendre comment ça fonctionne. Au premier regard, ça peut sembler naïf, étrange, pas sain, comme si l'autre s'offrait en sacrifice. Mais en réalité, quand on aime vraiment quelqu'un, que la relation est équilibrée, que les limites de chacun sont claires et qu'on est assez stable, il n'y a aucun risque Wink

Bien sûr, on peut (et on va) blesser l'autre. C'est les aléas d'une relation. Il y a des hauts, des bas, des conflits, etc. Mais ce n'est pas obligé de devenir un drame. Ça peut se résoudre tranquillement.

Maintenant, ce n'est pas un commentaire sur ta relation avec ton ex ! Seulement sur le petit bout que tu as partagé là et les nuances d'interprétations qui peuvent être faites. Si tu juges son comportement toxique, tu as tes raisons et je ne remets pas du tout ça en question Wink
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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeMar 16 Mai 2023 - 17:01

Citation :
Maintenant, ce n'est pas un commentaire sur ta relation avec ton ex ! Seulement sur le petit bout que tu as partagé là et les nuances d'interprétations qui peuvent être faites. Si tu juges son comportement toxique, tu as tes raisons et je ne remets pas du tout ça en question

Je suis tout à fait d'accord avec vous sur ce point et très honnêtement je suis le premier à le dire que les persécuteurs/trices ne sont pas des êtres infâmes. Je ne dis pas non plus que mon ex est un monstre toxique. Je voulais juste soulever quelque chose qui m'avait mit mal et que, quand j'en ai parler autour de moi à d'autres systèmes, on m'a dit que c'était pas sain du tout. Après, c'est peut-être parce que vous n'avez pas les autres éléments et, de toute manière, on a tous/tes un vécu différent.

Je ne vais pas m'étaler car ça ne me regarde que moi et mon ex. Mais je ressens le besoin de me justifier un minimum pour ne pas passer pour l' "humain qui veut donner une image monstrueuse de son ex pour lui faire du mal gratuitement". Oui j'ai peur du jugement des autres si c'était votre question à l'instant dans votre tête.

Mon ex avait tendance à remettre ses erreurs et ses échecs de soin psychologiques sur mon trouble et mes potentiels alters, disant que c'était de notre faute si par exemple (TW Mut*l*t*n) iel se faisait des petits dessins sur le bras, bien profonds, à cause du stress des partiels. Soit parce qu'on était pas libre pour l'aider sur le moment (car on habite encore avec notre père alc*lique qu'on doit gérer quand il a trop bu) soit parce qu'on répond pas assez vite à ses messages. Iel s'amusait parfois à les triggers négativement alors qu'iel connaissait l'effet négatif et ultra dissociatif sur moi.

De toute manière, ça a finit que je me suis fais trompé car j'étais juste un centre d'attention, un trophée à exhiber pour cette personne. Enfin, je suis pas là pour dénigrer qui que ce soit et je suis désolé si c'est l'air que ça donne, ce n'est pas mon but. Je suis quelqu'un d'honnête qui accepte toujours ses erreurs car je pars du principe que c'est ce qui te fais avancer mais j'ai horreur que la personne en face transforme la vérité pour pourrir la vie de l'autre comme l'a fait mon ex (et j'en vois pas l'intérêt).

Pour ce qui est des persécuteurs. De ce que je sais, si potentiellement un fragment/alter qui porte le nom et l'apparence du corps et qui m'en veut énormément. Elle ne m'apprécie pas et chaque fois que je trouve des "traces" de son passage, je me prends une pique bien sévère dans la figure. Je suis le premier à dire qu'elle a souffert (surtout que potentiellement les traumas que je porte sont à elle, si on part du principe que j'ai un TDI) et qu'elle mérite de s'apaiser. Mais vraiment, que quelqu'un me dise qu'iel serait prêt à l'aimer malgré toute la souffrance qu'elle peut causer, je sais pas à mes yeux c'est extrêmement bizarre. Après, je suis quelqu'un avec qui il est extrêmement difficile de créer un lien amical (encore pire avec l'amour).

Dans tous les cas, je suis désolé si j'ai été offensant ou malveillant, ce n'était pas mon intention.
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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeMar 16 Mai 2023 - 18:47

Jasver a écrit:
Je voulais juste soulever quelque chose qui m'avait mit mal et que, quand j'en ai parler autour de moi à d'autres systèmes, on m'a dit que c'était pas sain du tout.

Dans les milieux "pro dissociation" et "pro pluralité" et "anti thérapie" c'est un discours que j'entends souvent. Il est issu de l'illusion de séparation entre les alters ainsi que du déni de la responsabilité partagée.

Concernant ton ex : c'est ton EX il y a une bonne raison pour que ça soit le cas. Cette bonne raison pouvant être simplement "ça marchait pas entre nous, ça arrive, c'est la vie". Wink



Jasver a écrit:
Mon ex avait tendance à remettre ses erreurs et ses échecs de soin psychologiques sur mon trouble et mes potentiels alters

Une excellente raison de partir en courant. Chacun est responsable de ses actes et de sa propre thérapie, que ça plaise ou non. Franchement, vu le comportement de cette personne, bon débarras. Son comportement était totalement déplacé et tu as eu raison de te mettre en sécurité en t'éloignant.

(Tu auras remarqué que je juge son comportement et pas sa personne Wink ce n'est PAS "dénigrer" que de pointer du doigt quand quelqu'un fait du caca, c'est un simple constat, c'est tout. Et là, cette personne a fait du caca.)


Jasver a écrit:
Mais vraiment, que quelqu'un me dise qu'iel serait prêt à l'aimer malgré toute la souffrance qu'elle peut causer, je sais pas à mes yeux c'est extrêmement bizarre. Après, je suis quelqu'un avec qui il est extrêmement difficile de créer un lien amical (encore pire avec l'amour).

L'attachement c'est toujours compliqué quand on a vécu des choses difficiles. C'est normal que ça soit difficile vu tout ce que tu as vécu, et le reste du système aussi ! N'importe qui aurait du mal dans la même situation. Moi-même j'en reviens toujours pas des liens que j'ai réussi à créer entre mes parts et avec d'autres personnes. Ca a tellement l'air irréel d'arriver à faire ça ! Et pourtant, mes années d'efforts ont payé. Cool

Et tu sais quoi ? Toi aussi tu peux y arriver. Avec du temps, évidemment. Mais tu PEUX y arriver.

Ces choses-là prennent beaucoup de temps et un travail spécifique. Ca ne vient pas en claquant des doigts. Si ça venait en claquant des doigts, les troubles disso ne seraient pas des troubles puisqu'il suffirait de claquer des doigts pour les guérir.
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MessageSujet: Re: Peur et diagnostique   Peur et diagnostique Icon_minitimeMer 17 Mai 2023 - 12:36

Encore une fois, pas grand chose à ajouter à ce qu'a dit ArbreMonde !

Citation :
Mais vraiment, que quelqu'un me dise qu'iel serait prêt à l'aimer malgré toute la souffrance qu'elle peut causer, je sais pas à mes yeux c'est extrêmement bizarre.
A ce stade, c'est normal que ça soit étrange. Déjà parce que le sentiment de séparation entre cet alter et toi est particulièrement fort. C'est souvent que l'identité en charge du quotidien et les persécutants sont radicalement opposés et aient énormément de mal à trouver un terrain d'entente.

Ensuite, les gens maltraitants et peu sains qu'on a pu côtoyer avaient souvent des facettes de nous qu'ils préféraient et voulaient voir / des facettes qu'ils n'aimaient pas et dénigraient. On n'a pas l'habitude de voir les parts/alters les moins reluisant être aimés malgré tout. On a l'habitude de voir tout le monde les diaboliser, on a nous même de la colère envers eux et ce qu'ils peuvent faire. Mais se méfier à outrance, bien que justifié par la douleur qu'ils peuvent causer, ce n'est pas sain sur le long terme.

Déjà parce que ce ne sont pas eux, le problème, mais leur comportement. Ensuite, parce que s'ils peuvent agir, c'est parce que le cerveau/système dans sa totalité a estimé que ce mode de fonctionnement était le plus adapté à la survie à cet instant - note que je dis bien que c'est l'estimation du cerveau, qui jauge selon ses traumas, pas selon la réalité. Et ces estimations sont souvent complètement inconscientes et incontrôlables pour les systèmes les plus dissociés. C'est en travaillant sur la coopération (surtout sur le sentiment de sécurité) qu'on finit par reprendre le contrôle sur le phénomène.

Tout cela, c'est le principe de responsabilité partagée. On a un article qui va sortir qui l'explique plus en détail, avec ses origines neurologiques, etc. + qui explique comment se servir de ce principe pour gérer les alters qui partent en cacahuète.

Et comme l'a dit ArbreMonde, il y en a beaucoup qui ne veulent pas entendre parler de ce principe, qui ne veulent/peuvent pas se pencher sur les dynamiques profondes de leur système et comprendre qu'est-ce qui, dans le fonctionnement global, permet aux persécutants d'agir de la sorte. Pour beaucoup, reconnaître que tout le système a une part de responsabilité, ça voudrait dire que tout le système est "mauvais" et c'est insupportable - alors que non, tout ce que ça veut dire c'est qu'ils ont été traumatisés et ont besoin de temps pour apprendre de nouveaux comportements.

Mais ouaip, quand on aime quelqu'un, on l'accepte tel qu'il ou elle est. Si il y a des facettes qu'on ne peut pas aimer ou, au minimum, respecter et supporter sans en souffrir, alors il vaut mieux mettre de la distance ou un terme à la relation. Tout le monde n'est pas fait pour s'entendre et c'est injuste que de demander à la personne de changer pour nous, pour ne garder que "ses bons côtés".

Mais pour beaucoup, on a été élevé comme ça, on a eu des amis qui appliquaient cette logique et on a tendance à l'appliquer à nous-mêmes.

Donc ok, les autres ne sont pas obligé d'aimer forcément les persécutants, mais ils doivent au moins de les respecter et de ne pas se forcer à rester avec le système s'ils espèrent que les persécutants s'en iront ou seront magiquement transformés au bout d'un moment. Parce que 1) être en relation avec un système, c'est être en relation, d'une manière ou d'une autre, avec chacun des alters de ce système, même ceux qu'on ne voit pas (vu que eux peuvent nous voir et nous entendre), 2) c'est pour ça qu'il ne faut jamais prendre partie pour tel ou tel alter au sein d'un autre systeme, ça fait répétition des traumas, ça encourage les conflits entre les alters et ça intensifie la dissociation, 3) or ce n'est pas accepter quelqu'un que d'attendre qu'il devienne quelqu'un d'autre.

Et ça, le fait qu'on attende d'eux qu'ils changent et que notre affection est soumise à cette condition, les alters persécutants sont des pros pour le sentir. Ils savent quoi faire pour "remettre les pendules à l'heure"...

Si jamais ça t'intéresse, je peux t'envoyer par MP les articles à venir sur les alters persécutants. Tu pourras y trouver des pistes de travail pour mieux gérer les tiens.
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